Avant la crise sanitaire, les professionnels de l'immobilier notaient une remontée des taux immobiliers et un durcissement des conditions d'accès à l'emprunt. La tendance s'est depuis confirmée. Cependant, les potentiels acheteurs ne doivent pas se décourager, car les banques semblent prêtes à assouplir leurs conditions.
La hausse des taux se poursuit. En effet, en mai 2020, le taux moyen pour un emprunt sur 20 ans est de 1,50% soit environ 7% de plus, par rapport au mois précédent. Et, par rapport à novembre 2019, le mois où les taux ont atteint un niveau historiquement bas, soit 1,10%, la hausse est encore plus importante. Ainsi, les taux moyens s'étalent de 1,25% pour une durée de 10 ans à 1,70% pour une durée de 25 ans.
Cette hausse des taux s'explique par deux facteurs. Le risque pris par les établissements financiers est, tout d'abord, plus élevé car les licenciements devraient fortement augmenter, dans les prochains mois. Or, une perte de revenu entraîne des mensualités non-remboursées en perspective. De plus, les banques ont besoin de reconstituer leur marge.
La hausse du nombre de crédits immobiliers refusés en ce début d'année est probant. Cette restriction de l'accès à l'emprunt s'explique principalement par les recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) datant du dernier trimestre 2019. En effet, cette instance a préconisé de limiter la durée de remboursement à 25 ans et de plafonner le taux d'endettement à 33%. Et, avec la crise du COVID 19, les banques ne regardent plus seulement les revenus du foyer. Elles sont également attentives au secteur d'activité dans lequel les emprunteurs exercent leur profession.
Par ailleurs, les établissements financiers demandent une capacité d'épargne plus importante. Ainsi, le montant moyen d'épargne demandé a augmenté de 11%, de janvier à mai 2020. Cette exigence pénalise les jeunes ménages primo-accédants et les ménages modestes.
La situation dégradée ne signifie pas que les potentiels acheteurs doivent renoncer à leur achat immobilier. En effet, la hausse des taux reste maîtrisée et ne devrait pas forcément se poursuivre, car la banque centrale européenne pratique une politique de taux bas, voire négatifs, associée à un large accès aux liquidités. De plus, les taux pratiqués doivent tenir compte du taux d'usure, actuellement de 2,51%, pour les prêts d'une durée supérieure à 20 ans. Le taux à prendre en compte est le TAEG (Taux Annuel Effectif Global), comprenant le coût de l'emprunt mais également les frais de dossier et d'assurance.
Par ailleurs, les établissements bancaires militent pour assouplir les préconisations du HCSF. Et les courtiers notent que les banques reprennent l'étude des dossiers de demandes de prêt, après un coup d'arrêt en avril. Il est d'autre part possible de mettre toutes les chances de son côté en établissant un bon dossier au départ et en suivant les conseils des professionnels.
Source : Article sur ICB