L’année 2018 a été marquée par une amélioration de l’accessibilité de l’achat immobilier en France, et cette bonne nouvelle méritait que l’on s’y intéresse de plus près.
Des banques moins « regardantes » vis-à-vis des revenus des emprunteurs
Qui n’a jamais entendu parler de la sacro-sainte règle du taux d’endettement maximum de 33% au moment de solliciter un crédit immobilier ? Si ce ratio reste pertinent dans de nombreux cas, il a cependant été largement nuancé depuis quelques années, et en particulier en 2018. Ainsi, c’est davantage le reste à vivre du ménage qui est désormais pris en compte dans le calcul de solvabilité, et c’est ce qui explique – en grande partie – que le montant moyen mensuel des revenus des emprunteurs soit passé de plus de 5000 euros en 2017 à moins de 4400 euros en 2018. En outre, alors même que le CDI représentait un « graal » pour tout candidat à un crédit, son obtention n’est désormais plus incontournable dans le cas de deux emprunteurs dont l’un possède un CDI avec des revenus confortables.
Des objectifs commerciaux favorisant les ménages plus jeunes
Si les banques se sont montrées plus enclines à accorder des crédits immobiliers à des ménages aux revenus plus faibles qu’auparavant, il ne s’agit pas de philanthropie, mais bien de répondre à des objectifs commerciaux internes ciblant les nouveaux clients. De fait, en 2018, la part des primo-accédants parmi les emprunteurs a frôlé les 70%, et près du quart d’entre eux avant moins de 30 ans. A vrai dire, l’âge moyen des emprunteurs s’établit à 36 ans, contre quasiment 38 en 2017. Cela étant posé, s’il reste bien sûr des différences marquées entre les territoires concernant le prix de l’immobilier – contraignant les ménages parisiens à s’orienter vers une baisse de la superficie ou à s’éloigner – la situation a bien sûr été globalement favorable pour les ménages, d’autant que les taux sont restés plutôt bas.
Des crédits plus longs
Fait que l’on ignore souvent, la durée moyen d’un crédit immobilier en France s’élève à moins de 9 ans – en tenant compte, notamment, des remboursements anticipés suite à la vente du bien – mais le fait est que la durée initiale du crédit tend à s’allonger. Si la « norme » s’établit toujours à 20 ans, les établissements de prêt acceptent de plus en plus facilement – voire même proposent à leurs clients – une durée de 25 ans. Début 2019, près d’un crédit immobilier sur 3 a été signé sur la base de 25 ans, qui constitue un allié précieux pour les dossiers des primo-accédants et des ménages aux revenus « modestes », car permettant de réduire l’apport nécessaire.